L’efficacité des procédés d’extraction par voie humide repose en premier lieu sur la technique chimique employée. Ainsi, les molécules extractantes et les résines sont au cœur des procédés d’extraction. Malgré cela, le nombre de molécules extractantes ou de résines utilisées pour les applications hydrométallurgiques reste limité, de surcroit adaptées à des problématiques de séparation bien précises et par là-même difficilement utilisables dans d’autres contextes. En effet, jusqu’à la fin du 20ème siècle, l’hydrométallurgie a été principalement employée pour l’exploitation de ressources abondantes et de bonnes qualités, principalement pour des raisons économiques. Face à la nécessité d’exploiter de nouveaux gisements (flux secondaires, déchets), voire de ré-exploiter des gisements abandonnés, il apparaît essentiel de développer de nouveaux systèmes d’extraction plus performants, plus sélectifs et respectueux de l’environnement. 

La conception de nouveaux systèmes extractants doit prendre en considération très tôt la facilité de préparation et s’inclure dans une démarche d’éco-conception. L’utilisation de molécules extractantes peuvent également être envisagée dans des procédés d’extraction liquide/liquide ou solide/liquide innovants pouvant conduire à des ruptures technologiques. Par exemple, des techniques d’extraction par pertraction utilisant une membrane imprégnée de phase organique permettent de travailler avec une très faible quantité de phase organique. De même, l’imprégnation ou le greffage de molécules extractantes sur des supports polymères ou inorganiques peuvent aboutir à de nouvelles résines imprégnées qui permettent un meilleur recyclage du système extractant. Toutes ces technologies nécessitent des travaux de mise au point et de démonstration d’efficacité avant tout changement d’échelle. 

Finalement, des techniques comme la micro-fluidique qui commence à être appliquée à l’extraction liquide/liquide mériteraient des études plus poussées. La miniaturisation et l’automatisation des tests de performance des systèmes permettraient en effet une meilleure caractérisation de ces systèmes. Le point dur actuellement se situe au niveau du développement de méthodes analytiques en ligne, ne nécessitant pas d’isolement des deux phases en quantité pondérable après extraction.